Quelles sont les causes de l’anxiété sociale ? Derrière ce trouble handicapant se trouvent des causes multifactorielles. Ai-je de l’anxiété sociale car je l’ai hérité de mes parents ? Ou parce que j’étais très timide depuis l’enfance ? Beaucoup d’éléments se cachent derrière une anxiété sociale qui s’est développée. Qu’en est-il de la vôtre ? Découvrez-en plus sur les causes de l’anxiété sociale dans cet article.
Qu’est-ce que l’anxiété sociale ?
L’anxiété sociale est un trouble fréquent puisqu’elle touche 2,3 % de la population dans sa forme généralisée, et jusqu’à 13 % pour ses formes plus mineures (Trybou, 2018). Elle touche majoritairement les femmes, et représente une peur très handicapante. En général, elle se développe durant la préadolescence et se poursuit à l’âge adulte. Qu’en est-il pour vous ? A quel âge avez-vous remarqué vos premiers signes d’anxiété sociale ? Et comment cela se manifestait-il ?
Définition de l’anxiété sociale
Pour mieux comprendre l’anxiété sociale, il faut se mettre dans la peau d’une personne qui en souffre. Alors je vais prendre mon propre exemple. Vers l’adolescence, j’ai commencé à avoir progressivement de plus en plus peur du regard des autres. Petit à petit, la peur prenait de plus en plus d’ampleur, et je ne savais pas d’où ça venait. Je me demandais alors : pourquoi j’ai du mal à aller en cours ? Pourquoi je n’arrive pas à communiquer avec les autres sans être anxieuse ? Et puis un jour… BAM ! L’anxiété est devenue handicapante car toutes les peurs se sont finalement cristallisées. L’anxiété sociale était bien là … Mais qu’est-ce qui se passait ? J’ai alors fait des recherches et compris une chose : c’était de l’anxiété sociale. L’anxiété sociale est la peur d’une ou de plusieurs situations sociales. Celles-ci impliquent généralement l’observation attentive d’autrui ou le regard de l’autre. Et effectivement, cela crée une très forte anxiété chez les personnes en souffrant. C’est donc ça, la fameuse peur des autres ? Oui, et il va falloir en sortir…
Les conséquences de l’anxiété sociale
Souffrir d’anxiété sociale, ce n’est pas de tout repos ! Ce n’est pas comme avoir peur des araignées, ou des serpents… Si vous avez peur des serpents, vous n’en rencontrez généralement pas tous les jours. Vous n’êtes donc pas constamment ramenés à votre peur. Ici, vous rencontrez des personnes dès que vous sortez de chez vous. Alors oui, ça devient compliqué de les éviter… Alors en général, il sera difficile de poursuivre des études en présentiel sereinement. Comment aller en cours lorsque vous avez peur des gens ? Personnellement, j’ai terminé mon lycée en école à distance, et cela m’a grandement aidé à cette période. La question reste tout de même : comment envisager une vie professionnelle, si l’on souffre de cela ? Comment aller au travail, si cela implique de rencontrer toujours des personnes ? Et bien souvent, l’anxiété sociale sera un frein à la vie sociale et professionnelle. Mais ne vous inquiétez pas, il y a d’autres alternatives : vous pouvez travailler seul-e, créer votre entreprise… Ou alors choisir un métier d’introverti avec du travail en autonomie, cela existe aussi. Par exemple, vous pouvez être écrivain, historien, rédacteur freelance, etc… L’objectif est de trouver une activité qui vous plait et qui vous convient. Que pensez-vous de cela ? Quel métier vous intéresserait ?
D’où vient l’anxiété sociale ?
Mais d’où vient l’anxiété sociale ? Elle a de lourdes conséquences et nous tombe parfois dessus du jour au lendemain… Alors il est légitime de se poser la question. Est-ce que nous sommes malchanceux ? Est-ce seulement héréditaire ? Mmh, peut-être qu’il faut poser la réflexion plus loin… Puisque ce n’est pas une question de chance, ni seulement d’hérédité. Quand vous étiez enfant, vous étiez peut-être timide, réservé… Mais ça ne veut pas dire que vous finirez automatiquement anxieux socialement. La différence entre une personne timide qui sera anxieuse socialement et une qui ne le deviendra est… L’environnement dans lequel elle évoluera. Ce qu’elle expérimentera aussi au cours de sa vie et sa façon d’y réagir. Il est important de mieux comprendre les causes de l’anxiété sociale, mais cela ne doit pas vous détourner du présent. Quelles petites actions pouvez-vous faire pour vous améliorer aujourd’hui ? Qu’est-il possible pour vous de mettre en place ? Les causes sont importantes, mais les actions le sont plus encore.
Quelles sont les causes de l’anxiété sociale : les 10 plus fréquentes
Quelles sont les causes de l’anxiété sociale ? Et bien, l’anxiété sociale est un trouble multifactoriel selon Christophe André (2011). Cela veut dire qu’il provient de plusieurs facteurs, plus ou moins innés et d’autres acquis via l’expérience ou l’environnement. Il n’y a donc pas une seule cause expliquant le développement de ce trouble chez vous. Quand on dit inné, cela veut dire ce que vous avez de manière naturelle. Par exemple, peut-être que vous aviez un tempérament timide, une génétique particulière… Peut-être que cela jouera sur votre anxiété, mais pas forcément dans tous les cas. Et quand on parle d’acquis, cela va être l’expérience de vie que vous allez avoir, votre environnement. Par exemple, peut-être que vous aviez des parents timides aussi, ou alors des parents plutôt extravertis… Il est possible que cela impacte en bien ou en mal votre développement futur. Passons donc en revue les 10 causes fréquentes expliquant le développement d’une anxiété sociale.
1 – Un dysfonctionnement biologique
L’une des causes fréquentes est liée à nos mécanismes biologiques, c’est-à -dire ce qui se passe dans notre corps. Alors dis comme ça, peut paraître compliqué, mais laissez-moi vous expliquer… Lorsque vous êtes anxieux, vous avez tendance à ressentir différents symptômes physiques, non ? Et bien, ces symptômes se basent sur des mécanismes physiologiques et biologiques. Or, dans le cas de l’anxiété sociale, il est possible qu’il y ait un dysfonctionnement de ces mécanismes chez la personne (André, 2011). En fait, chez certaines personnes, il y a des prédispositions à être vulnérable aux troubles anxieux, de part plein d’éléments biologiques. Parfois, cela va être certaines hormones : par exemple la sérotonine, qui fonctionnera moins bien chez certaines personnes. Mais il est important de noter une chose : ce n’est pas une fatalité. Vous pouvez avoir des prédispositions, mais c’est votre environnement qui fera que cela développera un trouble anxieux ou non. Vous pouvez donc agir et faire en sorte de favoriser un environnement qui vous aidera à le dépasser.
2 – Une hyperactivitĂ© neuronale
Chez les anxieux sociaux, on retrouve aussi souvent une hyperactivitĂ© neuronale, c’est-Ă -dire du cerveau. Plusieurs Ă©tudes montrent que lorsque l’on est anxieux socialement, il y a souvent un dysfonctionnement dans certaines aires cĂ©rĂ©brales. Par exemple, l’amygdale cĂ©rĂ©brale, qui rĂ©gule les rĂ©actions de peur (Cicerone, 2018). Ou alors le cortex prĂ©frontale, l’hippocampe, l’insula… Beaucoup de termes complexes, mais qui montrent que le cerveau aussi fonctionne diffĂ©remment. Il est donc possible que si votre cerveau est diffĂ©rent, vos rĂ©actions de peur le seront aussi. Un cerveau hyperactif aura beaucoup plus peur des visages par exemple, qu’un cerveau fonctionnant normalement. De plus, vous serez plus sensibles Ă l’image que vous renvoyez aux autres, aux jugements des autres, aux Ă©motions, votre peur sera activĂ©e plus facilement. En rĂ©sultat, cela pourra aussi jouer dans le dĂ©veloppement d’un trouble anxieux. Ce qui est bien par contre, c’est qu’après avoir suivi une TCC, l’hyper-activation de ses zones cĂ©rĂ©brales aura tendance Ă diminuer. On peut donc supposer que cela aidera aussi Ă mieux rĂ©guler vos rĂ©actions de peur.
3 – Une gĂ©nĂ©tique et hĂ©rĂ©ditĂ© particulière
Un autre élément assez important est la génétique et l’hérédité. Nous n’avons pas tous la même génétique, donc pas tous les mêmes fragilités. Votre génétique représenterait environ 30 à 50% du risque de développer une anxiété sociale (Cicerone, 2018). De plus, le risque de développer ce trouble est plus élevé si vos parents ont eux-même souffert de ce trouble (Trybou, 2018). Il y a finalement un risque de transmission par la génétique, et par l’hérédité familiale. Mais n’oublions tout de même pas ce que j’ai dit plus tôt : c’est l’environnement qui déterminera si la fragilité s’exprimera ou non. Avoir une génétique qui prédispose à l’anxiété n’est pas une fatalité. Si vous êtes très tôt un environnement qui vous pousse à interagir avec les autres et communiquer… Alors vous aurez moins de chances de développer de l’anxiété par la suite.
4 – Un environnement familial particulier
Un autre élément qui sera crucial est l’environnement familial dans lequel vous avez évolué. Quel était votre environnement familial ? Vos parents étaient-ils timides et avaient peu de relations amicales ? Avez-vous été surprotégé durant votre enfance ? L’environnement familial peut avoir un poids très lourd. Par exemple, il peut être à l’origine de certaines anxiétés sociales, tout comme à l’inverse aider l’enfant vulnérable à dépasser ses difficultés (André, 2011). Souvent, la différence entre ces deux situations revient aux modèles que vous avez eu dans votre entourage. Si vos parents agissaient de manière timide ou réservée face à des inconnus, il est probable que vous ayez imité ce modèle. A l’inverse, si vos parents avaient une facilité à aborder des inconnus, il est probable que cela ait réduit votre peur de la nouveauté et d’interagir avec les autres. Encore une fois, l’objectif n’est pas de mettre la faute sur quelqu’un ! Nous analysons seulement les éléments pouvant participer au développement d’une anxiété.
5 – Un style Ă©ducatif particulier
La famille joue encore une fois un rôle important, puisqu’on va parler du style éducatif. Ce mot désigne simplement la manière dont vous avez été éduqué. Avez-vous été valorisé et sécurisé par votre entourage ? Est-ce qu’on vous complimentait, est-ce qu’on fécilitait vos petites victoires ? Ou à l’inverse est-ce qu’on vous ramenait à vos insuffisances et défaillances ? Souvent, la manière dont vous avez été éduqué va impacter votre estime de vous-même et votre confiance en vous. Vous aurez tendance à être moins sûrs de vous si vos parents mettaient l’accent sur vos échecs par exemple. Il vous faudra alors travailler sur cela lorsque vous serez adulte pour reconstruire une bonne estime. Or, le manque d’estime se retrouve beaucoup chez les personnes souffrant d’anxiété sociale. Si vous avez été élevé à la dure, avec des parents critiques et dévalorisants, cela vous impactera (André, 2011). Et si à l’inverse vous avez été aimés mais surprotégés, cela pourra aussi conduire aux mêmes conséquences.
6 – Un Ă©vĂ©nement traumatisant
L’anxiété sociale ne se base pas seulement sur des prédispositions, elle peut aussi être développée suite à un événement traumatisant. Souvent, il y a un moment dans votre vie où quelque chose s’est passé et cela vous a marqué de manière indélébile. Je ne parle pas forcément d’une agression, mais cela peut être une brimade, une phrase, ou même une situation paraissant anodine. Ces événements peuvent survenir dans l’enfance, ou alors à l’adolescence et à l’âge adulte (André, 2011). En général, c’est un événement où vous avez eu une émotion très intense avec des symptômes physiques. Par exemple, un jour où vous avez eu une crise d’angoisse, ou alors un jour où vous vous êtes tellement sentis honteux que vous avez rougi. Il y aura aussi le vécu de désarroi et d’être impuissant pour agir efficacement dans cette situation. Effectivement, l’anxiété sociale peut être précipitée par ce type d’événement. A noter tout de même que l’événement interagit aussi avec les éléments précédents. Par exemple, si vous êtes timide et éduqué de manière surprotégé, vous aurez plus de chances de développer de l’anxiété suite à cet événement.

7 – Des fortes exigences de performance
Chez les anxieux sociaux, on retrouve aussi souvent de fortes exigences de performance portĂ©es sur eux-mĂŞme. Souvent, ils voudront donner une bonne image d’eux, mais ils se sentiront incapables de le faire (Trybou, 2018). Il y a cette exigence de perfection, de dire la bonne chose, de la bonne façon, de ne pas montrer des signes d’anxiĂ©té… Si bien que la perfection semble inatteignable ! Comment l’atteindre, alors que nous avons mille et un symptĂ´mes d’anxiĂ©tĂ© ? Les signes physiques d’anxiĂ©tĂ© deviennent alors les signes de notre incompĂ©tence… En fait, c’est cette exigence de performance qui accentue notre anxiĂ©tĂ© des situations sociales. Plus nous nous mettons la pression, et plus nous entrons dans une spirale qui maintient notre anxiĂ©tĂ© sociale. La forte exigence peut ĂŞtre aussi un aspect stable de notre personnalitĂ©, et dans ce cas-lĂ , il nous prĂ©disposera plus facilement Ă l’anxiĂ©tĂ© de performance par exemple. Soyez indulgents avec vous-mĂŞme ! C’est l’antidote d’une exigence trop forte d’être parfait.
8 – Une timiditĂ© et inhibition dès l’enfance
Souvent, une cause de l’anxiété sociale est aussi une forte inhibition et timidité dès l’enfance. On appelle à l’inhibition comportementale vis-à -vis du non familier (Tignol, 2014). Plus simplement, cela veut dire que vous aurez tendance à être en retrait si vous rencontrez un personne ou une situation inconnue. Vous aurez peur de la nouveauté et de ce que vous ne connaissez pas. Il y a une peur forte de l’incertitude qui marque les personnes souffrant de troubles anxieux. Finalement, il y a un lien très fort entre le fait d’être un enfant inhibé, et de souffrir d’anxiété sociale plus tard dans sa vie.
9 – Un biais de traitement de l’information
Une autre cause est liée à notre traitement de l’information en général. Dans le cas de l’anxiété sociale, il y a une tendance à se concentrer sur les aspects négatifs d’une situation en minimisant les éléments positifs qui ont pourtant eu lieu. C’est un biais de traitement de l’information. Cela veut dire que vous traitez l’information différemment des autres. En conséquence, vous interpréterez généralement les situations plus négativement (Tignol, 2014). Par exemple, si vous rencontrez une situation ambiguë, une expression de visage que vous n’êtes pas sûr-e de bien comprendre… Vous aurez tendance à vous dire que cela est négatif et veut dire que vous avez encore failli. Ce biais de traitement se retrouve souvent dans l’anxiété sociale, mais aussi dans d’autres troubles anxieux.
10 – Une sociĂ©tĂ© centrĂ©e sur l’image
La dernière cause est plus générale, puisqu’elle est liée à la société. En effet, dans certaines sociétés ou pays, garder une bonne image de soi est très important. Par exemple, dans des pays asiatiques, on met souvent en avant l’apparence, le fait de ne pas importuner les autres, de ne pas les déranger. Il y a l’exigence d’être poli, d’être un bon citoyen, de faire les choses bien. Finalement, c’est la société en soi qui prédispose au fait d’avoir peur de faire les choses de travers. On a alors peur de ne pas être parfait, et on commence à avoir envie de performer. Et dans nos sociétés occidentales, on peut aussi avoir cette exigence-là . On veut avoir une bonne image parce que l’image va déterminer notre réussite professionnelle, ce que les gens vont dire de nous… Et cela entretient une anxiété permanente de devoir faire bonne figure. L’anxiété sociale peut alors tranquillement faire son nid… Et elle nous mettra encore plus de bâtons dans les roues pour y arriver ! Prenez du recul. Si vous souffrez d’anxiété sociale, c’est aussi peut-être parce que la société nous pousse à être parfait. A méditer…
A retenir
Quelles sont les causes de l’anxiĂ©tĂ© sociale que vous avez ? Ces Ă©lĂ©ments vous ont-ils aidĂ© Ă y voir plus clair ? Finalement, il y a beaucoup plus de causes que ce que nous pourrions penser. Donnez-vous le temps de prendre du recul et rĂ©flĂ©chir Ă votre propre histoire personnelle. Petit Ă petit, les causes apparaĂ®tront plus clairement et vous comprendrez mieux ce qui vous a amenĂ© Ă cette situation. La question reste tout de mĂŞme : qu’allez vous faire avec ces informations ? Que comptez-vous faire pour avancer sur votre anxiĂ©tĂ© sociale ? Je suis lĂ si vous avez besoin. – Ambre. Cliquez ici pour dĂ©couvrir 7 clĂ©s pour apaiser votre anxiĂ©tĂ© dès aujourd’hui.
Sources bibliographiques
- André, C. (2011). Mécanismes et origines. Dans : Christophe André éd., La timidité (pp. 45-70). Paris cedex 14: Presses Universitaires de France.
- Cicerone, P. (2018). Prisonnier du regard des autres. Cerveau & Psycho, 102, 46-52. https://doi.org/10.3917/cerpsy.102.0046
- Tignol, J. (2014). 16. Phobie sociale (trouble anxiété sociale). Dans : Jean-Philippe Boulenger éd., Les troubles anxieux (pp. 155-178). Cachan: Lavoisier. https://doi.org/10.3917/lav.boule.2014.01.0155
- Trybou, V. (2018). Chapitre 2. Modèles explicatifs de l’anxiĂ©tĂ© sociale. Dans : , V. Trybou, Comprendre et traiter l’anxiĂ©tĂ© sociale: Nouvelles approches en TCC (pp. 20-25). Paris: Dunod.