Qu’est-ce que l’anxiété généralisée ? De nombreuses personnes se demandent si elles en souffrent, et pour cause… L’anxiété généralisée est un trouble souvent sous diagnostiqué, bien qu’il soit très présent chez les personnes. En effet, c’est l’un des troubles anxieux les plus fréquents dans la population. Souhaitez-vous en savoir plus sur ce trouble ? Découvrez justement dans cet article :
- Quel est le signe principal de l’anxiété généralisée
- Qui peut souffrir d’anxiété généralisée
- Les 4 composantes de l’anxiété généralisée
Qu’est-ce que l’anxiété généralisée
Souffrez-vous d’anxiété généralisée ? Il est souvent complexe pour un professionnel de santé de déterminer si vous en souffrez, malgré le fait que cela soit fréquent. L’anxiété généralisée partage parfois des caractéristiques communes avec d’autres troubles : anxiété sociale, trouble panique, crises d’angoisses… Il est donc parfois difficile de le diagnostiquer.
Pourtant, l’anxiété généralisée est un trouble sévère, qui est nécessaire de traiter. Sinon, des conséquences néfastes risquent de survenir, et ce n’est pas ce que je souhaite pour vous. Dans le but de vous aider au mieux à comprendre votre situation et ses déterminants, découvrez la définition de l’anxiété généralisée et sa caractéristique principale.
Définition de l’anxiété généralisée
Qu’est-ce que l’anxiété généralisée ? Selon le DSM (Diagnostic and statistical manual of mental disorders) datant de 1994, le trouble anxieux généralisé est un trouble caractérisé par la “présence d’anxiété et d’inquiétudes excessives, présentes plus d’un jour sur deux et depuis au moins 6 mois” (APA, 1994, cité par Gosselin et Laberge, 2003, p.352). Cette définition permet, de ce fait, d’avoir les critères permettant de diagnostiquer la présence d’un trouble anxieux généralisé chez une personne.
En effet, lorsqu’une personne présente des inquiétudes excessives, durables, de manière quasi quotidienne, et qu’elles portent sur un certain nombre d’événements et activités tels que le travail ou les performances scolaires, elle est susceptible de souffrir d’une anxiété généralisée.
Cependant, il est important de se faire diagnostiquer formellement par un professionnel de santé, afin d’éviter le biais de l’autodiagnostic. Je vous conseille ainsi de prendre rendez-vous avec un professionnel de santé, si le doute subsiste dans votre tête. Vous serez ainsi au clair sur la nature de votre trouble, et les démarches à faire pour engager votre processus de guérison.
Signe principal : Des inquiétudes excessives
L’une des caractéristiques centrales du trouble anxieux généralisé est la présence d’inquiétudes excessives et incontrôlables. Selon certains auteurs, l’inquiétude peut être définie comme “une forme d’appréhension au sujet des événements à venir” souvent teintée de pensées et images chargées d’émotions négatives (Borkovec et al., 1983, p.10). En effet, l’inquiétude excessive, c’est-à -dire plus élevée que la normale, est l’un des signes caractéristiques du trouble anxieux généralisé.
On peut aussi le relier à divers symptômes somatiques, c’est-à -dire physiques, comme la “nervosité, la tendance à être facilement fatigué, difficultés de concentration et trous de mémoire, irritabilité, tensions musculaires et troubles du sommeil (Gosselin et Laberge, 2003, p.352). Cependant, ces signes peuvent également être présents dans d’autres troubles, ce qui rend le diagnostic d’autant plus complexe.
Ainsi, si vous souffrez d’inquiétudes au quotidien, il est important de déterminer si ces inquiétudes sont pathologiques, ou si elles se situent dans le seuil non clinique (c’est-à -dire le seuil normal). A cet effet, vous pourrez éclaircir un peu plus l’idée selon laquelle vous souffrez, ou non, d’anxiété généralisée.
Qui peut souffrir d’anxiété généralisée
Quelles personnes souffrent le plus d’anxiĂ©tĂ© gĂ©nĂ©ralisĂ©e ? La rĂ©ponse n’est pas aussi simple que nous pourrions l’espĂ©rer, car ce trouble impacte des classes d’âges très diffĂ©rentes. Cependant, il est important de prĂ©ciser que le trouble anxieux gĂ©nĂ©ralisĂ© est l’un des troubles anxieux les plus frĂ©quents et, Ă cet effet, il doit ĂŞtre Ă©tudiĂ© avec plus d’attention.
Prévalence de l’anxiété généralisée
Quelle est donc la prĂ©valence de l’anxiĂ©tĂ© gĂ©nĂ©ralisĂ©e ? Les donnĂ©es les plus rĂ©centes indiquent que plus de 5% “des personnes âgĂ©es entre 15 et 45 ans prĂ©senteraient un trouble anxieux gĂ©nĂ©ralisĂ© au cours de leur vie […] avec un ratio de 2 femmes pour 1 homme” (Gosselin et Laberge, 2003, p.353). En effet, l’anxiĂ©tĂ© gĂ©nĂ©ralisĂ©e impacterait plusieurs âges, avec une probabilitĂ© plus importante chez les femmes en gĂ©nĂ©ral. 7
Généralement, le trouble anxieux généralisé se développe vers l’âge de 25 ans, avec des symptômes progressifs durant l’adolescence. Cependant, selon les auteurs, le trouble se développerait de manière pathologique au début de l’âge adulte. Ainsi, l’anxiété généralisée se développe souvent de manière graduelle, et opérant son pic à l’âge adulte.
De plus, en période de crises importantes, (qu’elles soient politiques, économiques, sanitaires ou autres), les troubles anxieux sont généralement susceptibles d’augmenter, et ainsi de s’aggraver. A cet effet, le trouble anxieux généralisé peut également être déclenché par ces situations et commencer à se développer dans la vie d’une personne.
Un trouble peu étudié
Malgré sa probabilité élevée de survenir au cours de la vie d’une personne (si l’on comparé à la prévalence des autres troubles anxieux), il semble que ce trouble soit tout de même peu étudié par les chercheurs. En effet, le TAG est l’un des troubles ayant eu le moins de recherches, contrairement au trouble panique, au trouble obsessionnel-compulsif et au stress post-traumatique.
De plus, peu de personnes consultent pour soigner leur trouble anxieux généralisé. De nombreuses personnes pensent que l’inquiétude est une caractéristique stable de leur personnalité, qui ne changera pas, tandis que d’autres consultent certes, mais pour des troubles annexes à celui-ci (insomnie, dépression, tensions musculaires) et non pour le trouble lui-même (Gosselin et Laberge, 2003). Cela est aussi dû au fait qu’elles ne connaissent pas ce trouble, ce qui est normal sachant qu’il y a généralement peu de sensibilisation et d’information reliée aux troubles anxieux.
Ce trouble est souvent sous-diagnostiqué, ce qui complique en effet sa prise en charge effective permettant d’améliorer la qualité de vie des personnes. Étant non diagnostiqué, le TAG prend ainsi une forme chronique qui se maintient durant des années, et devient complexe à désinstaller. Quels sont, ainsi, les grandes composantes de ce trouble ?
Les 4 composantes de l’anxiété généralisée
Certains auteurs proposent des modèles expliquant les composantes du trouble anxieux généralisé, afin d’affiner la connaissance de ce domaine : l’un de ces modèle, appelé le “modèle cognitif” propose 4 éléments expliquant l’inquiétude excessive présente dans l’anxiété généralisée (celui de Dugas, Gagnon, Ladouceur et Freeston, 1998).
Ce sont des variables, c’est-à -dire des éléments faisant varier les niveaux d’inquiétudes, qui sont cognitives, c’est-à -dire donc liées à nos pensées et croyances. Ces éléments pourront vous aider à mieux comprendre les composantes de votre trouble, si vous en souffrez. A défaut, vous gagnerez en connaissance sur celui-ci, même si vous souffrez d’un autre trouble. Alors… Prêt-e à découvrir les 4 composantes ?
1 – L’intolĂ©rance Ă l’incertitude
La première composante de l’anxiété généralisée est, selon les autres, l’intolérance à l’incertitude. Elle est, par ailleurs, la composante centrale du modèle. Cela signifie qu’elle serait l’élément principal expliquant le développement d’inquiétudes excessives, et donc, par extension, la présence d’un trouble anxieux généralisé.
En effet, l’intolérance à l’incertitude est définie comme “la tendance excessive du l’individu à considérer inacceptable la possibilité, si minime soit-elle, qu’un événement négatif incertain puisse se produire” (Gosselin et Laberge, 2003, p.356). L’incertitude est, par ailleurs, un élément se retrouvant fréquemment dans divers troubles anxieux, au-delà même de l’anxiété généralisée.
Dans ce cas-là cependant, elle permet de distinguer les personnes souffrant d’un trouble anxieux généralisé, de ceux n’en souffrant pas. Comment ? Et bien, en regardant leur seuil de tolérance aux événements négatifs incertains, qui, lorsqu’il est faible, augmente la probabilité d’avoir des inquiétudes excessives et incontrôlables.
2 – Les croyances sur l’utilitĂ© de s’inquiĂ©ter
La seconde composante de l’anxiété généralisée est, selon les auteurs, la croyance concernant l’utilité de s’inquiéter. Elle est l’un des éléments du modèle permettant de mieux comprendre le mécanisme derrière l’anxiété généralisée. Il semble que les personnes souffrant de ce trouble aient une forte croyance en l’utilité de leurs inquiétudes.
En effet, elles entretiendraient des pensées, dont l’idée sous-jacente est que l’inquiétude est une bonne chose, leur permettant d’empêcher que de mauvaises choses n’arrivent, et de diminuer leur déception lorsqu’un événement négatif survient. Ainsi, elles croient en le fait que leurs inquiétudes sont utiles face aux situations qu’elles rencontrent.
Cette croyance a, de plus, tendance à se renforcer à la suite des événements vécus. Plus un événement survient, dont la réaction est de s’inquiéter, et dont l’issue se termine en l’absence de rencontre avec un danger, et plus la croyance sera renforcée. Cette croyance est également à la source des inquiétudes excessives et incontrôlables.
3 – L’attitude nĂ©gative lors de problèmes
La troisième composante de l’anxiété généralisée est, selon les auteurs, l’attitude négative face aux problèmes. Ce n’est pas un jugement de valeur, ne vous inquiétez pas, mais une observation basée sur des études. En effet, il semblerait que l’anxiété généralisée aille de pair avec une manière spécifique d’appréhender les problèmes.
Selon Dugas, Gagnon, Ladouceur et Freeston (1998), les personnes souffrant d’anxiété généralisée ont tendance à “percevoir les problèmes comme étant des menaces à leur bien-être, à être pessimistes, à douter de leurs capacités à résoudre les problèmes avec succès” (cité par Gosselin et Laberge, 2003, p.356). Cette tendance impliquerait ainsi une façon négative d’appréhender les problèmes.
Ils seraient ainsi perçus comme des obstacles ou menaces, contrairement au fait de les voir comme des opportunités ou possibles bénéfices liés à leur résolution. Cette perception de menace accentue, de ce fait, les inquiétudes, et contribuent alors au maintien du trouble.
4 – L’évitement des sources d’anxiĂ©tĂ©
La quatrième composante de l’anxiété généralisée est, selon les auteurs, l’évitement cognitif des images mentales. Ne vous inquiétez pas si cela ne vous dit rien : je vous vous en dire un peu plus sur ce phénomène particulier, car en effet, il semble qu’il survienne fréquemment dans le cadre de ce trouble.
L’inquiétude aurait, en fait, pour but de diminuer les symptômes psychologiques liés à des images mentales anxiogènes. Par exemple, si vous avez peur de perdre votre travail ou de perdre un proche, vous aurez tendance à vous inquiéter pour reprendre prise sur une menace pour laquelle vous n’avez pas de contrôle direct.
En ce sens, l’inquiétude permet d’éviter des images mentales anxiogènes, pour chasser des pensées négatives ou angoisses liées à celles-ci. Ce modèle permet ainsi d’en apprendre sur les composantes du trouble anxieux généralisé. Des recherches futures permettront de préciser d’autant plus, les causes et racines de l’anxiété généralisée.
Conclusion
Qu’est-ce que l’anxiĂ©tĂ© gĂ©nĂ©ralisĂ©e ? Maintenant tu sais plus en dĂ©tails quels sont les signes de l’anxiĂ©tĂ© gĂ©nĂ©ralisĂ©e. Cependant, pour avoir un vrai diagnostic, il est important de consulter un professionnel de santĂ© pour un avis objectif ! Je te souhaite le meilleur pour la suite ! Ambre. Cliquez ici pour recevoir mon guide offert sur l’anxiĂ©tĂ©.
Bibliographie
- American Psychiatric Association (1994). Diagnostic and statistical manual of mental disorders (4e ed). Washington DC.
- Borkovec, T. D., Robinson, E., Pruzinsky, T. et al. (1983). Preliminary exploration of worry : some characteristics and processes. Behav Res Ther, 21 : 9-16.
- Dugas M. J., Gagnon, F., Ladouceur, R. et al. (1998). Generalized anxiety disorder : a preliminary test of a conceptual model. Behav Res Ther, 36 : 215-26.
- Gosselin, P., & Laberge, B. (2003). Les facteurs étiologiques du trouble d’anxiété généralisée: état actuel des connaissances sur les facteurs psycho-sociaux. L’Encéphale, 29, 351-61.