Comment vaincre l’anxiété sociale : les 5 étapes essentielles

comment vaincre l'anxiété sociale

Comment vaincre l’anxiĂ©tĂ© sociale ? Et oui je sais que vous vous posez cette question… Ce trouble anxieux n’est pas l’un des plus simples ! Il est handicapant mais est aussi un frein au fait de consulter. Pourtant, il faudra trouver un moyen de s’en dĂ©faire, alors comment faire ? DĂ©couvrez-en plus sur les actions Ă  mener pour vaincre votre anxiĂ©tĂ© sociale. 

Qu’est-ce que l’anxiété sociale

Commençons d’abord par le dĂ©but : qu’est-ce que l’anxiĂ©tĂ© sociale ? C’est un trouble anxieux anciennement nommĂ© phobie sociale. Or, une phobie est une crainte irrationnelle d’un objet ou d’une situation. Dans notre cas, c’est la peur des autres et des situations sociales. Cependant, il y a de rĂ©els critères prĂ©cis pour la diagnostiquer. 

Définition de l’anxiété sociale

L’anxiété sociale désigne une peur persistante (depuis plus de 6 mois) d’une ou de plusieurs situations sociales (Olano, 2023). Dans ces situations, la personne a peur d’être observée par les autres, peur d’être jugée et d’être le centre de l’attention. Elle ressentira alors une anxiété très importante qui la poussera à les éviter. Elle commencera alors à éviter de rencontrer des personnes inconnues, de manger en étant observé… Ces évitements deviendront aussi persistants et entraîneront une très forte détresse. Et évidemment, cela sera aussi un frein aux relations sociales et professionnelles, parfois même familiales. Alors oui, l’anxiété sociale n’est pas de tout repos ! Si vous en souffrez aujourd’hui, vous le vivez au quotidien. Pourtant, il y a aussi des solutions pour diminuer l’ampleur de cette peur. La majorité étant des thérapies, il vous faudra dépasser une peur : celle de consulter.

La difficulté à consulter

Si l’on souffre d’anxiĂ©tĂ© sociale, il est normal d’avoir peur de consulter. Consulter un professionnel fait figure d’interaction sociale avec une personne ayant un statut. Cela peut ĂŞtre une situation particulièrement anxiogène. Il y aura aussi la peur d’être jugĂ©e, la peur du regard, et toutes les craintes de l’anxieux social qui se cristalliseront. Alors oui, cela pourra ĂŞtre une Ă©preuve lors des premières sĂ©ances. A cet effet, les personnes souffrant de phobie sociale consultent peu, ou alors pour une autre raison (Tignol, 2014). Par exemple, elles viendront pour une dĂ©pression, un trouble d’alcoolisme ou autre, masquant leur anxiĂ©tĂ© sociale. Et gĂ©nĂ©ralement, elles consulteront tardivement alors que leur anxiĂ©tĂ© est prĂ©sente depuis plusieurs annĂ©es… Ne faites pas cette erreur ! Je sais que cela est difficile, croyez-moi je suis passĂ©e par lĂ . Pourtant, plus vous consulterez tĂ´t, plus vous irez Ă  la racine de l’anxiĂ©tĂ© avant qu’elle ne continue Ă  se dĂ©velopper. 

Comment vaincre l’anxiété sociale : 5 apports des TCC

Si vous ne savez pas exactement par où commencer, débutez par les TCC. Les thérapies cognitivo-comportementales sont l’un des meilleurs traitements pour l’anxiété sociale. Elles sont les plus efficaces et les plus validées par des études aujourd’hui (Trybou, 2018). En général, les thérapies TCC sont ciblées sur plusieurs axes qui seront essentiels à votre guérison. Passons en revue les 5 apports des TCC si vous souffrez d’anxiété sociale.

1 – Evaluez votre anxiĂ©tĂ© sociale

Si vous dĂ©butez une thĂ©rapie TCC, vous dĂ©buterez toujours par une chose : l’évaluation de votre anxiĂ©tĂ©. Le ou la thĂ©rapeute vous posera des questions, et Ă©ventuellement vous passerez un test. Mais Ă©videmment, cela n’est pas obligatoire, cela peut se faire sans questionnaire. Évaluer votre anxiĂ©tĂ©, c’est vous permettre de savoir exactement lĂ  oĂą vous en ĂŞtes aujourd’hui. Vous pourrez Ă©galement repĂ©rer vos amĂ©liorations si vous passez un test en dĂ©but versus en fin de thĂ©rapie. Quels progrès accomplis ! MĂŞme minimes, ils seront très importants, et il faudra vous en fĂ©liciter. Ainsi, les TCC vous aideront Ă  vous situer et Ă  diagnostiquer, ou non, une anxiĂ©tĂ© sociale. Votre thĂ©rapeute et vous pourrez ensuite affiner la thĂ©rapie que vous mettrez en place selon les difficultĂ©s que vous rencontrez. 

2 – Exposez-vous graduellement

Par la suite, votre thérapeute vous proposera de vous exposer graduellement aux situations qui vous font peur. Alors oui, comme ça, cela peut faire très peur… Mais j’insiste sur le terme d’exposition graduelle. Si vous avez peur de parler en public, il ne vous conseillera pas de faire du stand-up devant 500 personnes dès le lendemain. L’objectif de l’exposition est d’y aller petit à petit, mais de tout de même s’exposer. Alors vous pourrez par exemple vous exposer à des situations d’interactions sociales. Par exemple, prendre la parole pendant une conversation, engager une discussion, exprimer une opinion (Chapelle, 2018). L’objectif n’est pas de vous brusquer ou de renforcer vos peurs, la situation devra donc être soigneusement choisie. De plus, avant une exposition, il y a souvent de la préparation faite avec le thérapeute. Dans les expositions, il y aura aussi potentiellement des situations d’exposition à l’observation. Panique à bord vous me direz ! Alors oui et non, les situations seront petites au début. Par exemple, vous pourrez essayer de croiser brièvement le regard de passants dans la rue. L’entraînement est la clé ! Quand vous vous sentirez à l’aise avec ça, vous irez alors vers des situations plus importantes.

3 – Questionnez vos pensĂ©es dysfonctionnelles

La TCC comporte aussi un aspect cognitif, l’une de ses techniques s’appelle la restructuration cognitive. Cette mĂ©thode a pour but de vous aider Ă  remettre en question vos convictions dysfonctionnelles (Saboto, 2018). Elles sont dysfonctionnelles car elles vous font souffrir et entraĂ®nent des Ă©motions nĂ©gatives (ex.  l’anxiĂ©tĂ©). Ce seront des croyances comme “je vais ĂŞtre ridicule’’, “tout le monde se moquera de moi’’, “tout le monde me regarde”. Des croyances comme ça vont vous faire souffrir et vous empĂŞcher de faire face aux situations sociales. En effet, au cĹ“ur de l’anxiĂ©tĂ© sociale il y a un problème d’interprĂ©tation de l’évaluation par autrui (Trybou, 2018). On pense que les personnes nous voient sous un filtre dĂ©gradĂ©, nĂ©gatif, ce qui alimente alors notre anxiĂ©té… Sachez qu’il existe des exercices que vous pouvez faire pour diminuer l’impact de ses croyances. Il sera sĂ»rement difficile de vous en dĂ©faire au dĂ©but, mais c’est un travail de longue haleine. Avec de la persĂ©vĂ©rance, vous avancerez petit Ă  petit. N’oubliez cependant pas que la technique la plus efficace pour votre guĂ©rison sera l’exposition, et non le travail cognitif seul. 

4 – EntraĂ®nez-vous aux habiletĂ©s sociales

Si la thérapie se poursuit, alors vous vous entraînerez également à développer des habiletés sociales. En effet, il est possible que l’une des sources de votre anxiété soit l’impression de ne pas être compétent-e. Si certaines compétences vous manquent, alors vous pourrez les développer en thérapie. Cela pourra prendre la forme de jeux de rôles, en thérapie individuelle ou alors en thérapie de groupe. Vous pourrez ainsi apprendre ces compétences et mieux communiquer (Trybou, 2018). Cet entraînement apparaîtra souvent après avoir conduit plusieurs expositions. Par exemple, si vous voyez que vous avez certains manques en communication (ex. faire la conversion…), vous pourrez le travailler en jeu de rôle. Travailler ses habiletés sociales sera alors complémentaire à la thérapie par exposition.

5 – DĂ©centrez-vous de vos symptĂ´mes

Un dernier axe de la thérapie TCC de l’anxiété sociale est la décentration. En effet, si vous souffrez d’anxiété sociale, vous aurez tendance à vous centrer sur vous-même. Vous observez vos symptômes, vos faits et gestes, vos pensées négatives, etc… L’objectif sera alors de sortir de l’auto-observation de vous-même pour observer plutôt les événements extérieurs (Trybou, 2018). Se défocaliser de soi permet d’aller vers l’autre et vers le monde extérieur. Évidemment, il ne faudra pas juste regarder le décor, en prétendant que les autres n’existent pas… Non, mais observer les autres vous éloignera de vos propres jugements à votre égard. Ce qui est intéressant est d’avoir une thérapie TCC mixant toutes les techniques que je viens de vous évoquer. Voilà pour le panorama des apports des TCC pour l’anxiété sociale. Mais ne vous inquiétez pas, il y a aussi d’autres solutions auxquelles vous pourrez faire appel…

3 traitements complémentaires pour votre anxiété sociale

Pourquoi faire appel Ă  d’autres traitements ? Et bien, parce qu’une partie des personnes souffrant d’anxiĂ©tĂ© sociale ont tendance Ă  voir l’anxiĂ©tĂ© revenir après 18 ans de thĂ©rapie (Trybou, 2018). Et 20% de ces personnes-lĂ  auront besoin de suivre un traitement complĂ©mentaire (Trybou, 2018). Alors pourquoi ne pas devancer cela ? Vous pouvez dĂ©cider d’avoir une prise en charge complète et sur plusieurs axes dès le dĂ©but de votre traitement. DĂ©couvrez trois traitements complĂ©mentaires qui pourraient vous aider. 

1 – Suivre un autre type de psychothĂ©rapie

Sachez que vous n’êtes pas obligĂ© de suivre une TCC si cela ne vous convient pas… Vous pouvez aussi suivre diffĂ©rents types de psychothĂ©rapies. Les thĂ©rapies d’inspiration analytique par exemple seront centrĂ©es sur la comprĂ©hension de vous-mĂŞme. Quel est le sens des rĂ©actions que vous avez ? D’oĂą vient votre anxiĂ©tĂ© ? Quel est le lien entre votre histoire et le dĂ©veloppement de ce trouble ? Il y aura aussi les thĂ©rapies psychocorporelles, centrĂ©es sur l’esprit et le corps. Des techniques comme la mĂ©ditation pleine conscience ou la sophrologie pourront ĂŞtre utilisĂ©es (Olano, 2023). L’objectif sera alors de passer par la dĂ©tente corporelle pour apaiser votre mental. D’autres psychothĂ©rapies peuvent Ă©galement avoir une efficacitĂ©, comme la thĂ©rapie d’acceptation et d’engagement. Dans une Ă©tude, elle a montrĂ© une efficacitĂ© lorsqu’elle Ă©tait associĂ©e Ă  l’exposition aux situations (Tignol, 2014). L’important est de savoir une chose : quel est votre objectif ? Que souhaitez-vous faire, ou savoir sur vous-mĂŞme ?  Ce sont ces questions qui guideront le choix de votre thĂ©rapie.

2 – ĂŠtre aiguillĂ© pour des traitements mĂ©dicamenteux

En seconde intention, si la psychothĂ©rapie que vous avez dĂ©butĂ© ne fonctionne pas et que vous souffrez trop… Les traitements mĂ©dicamenteux existent aussi pour l’anxiĂ©tĂ© sociale. Pour cela, il faudra en discuter avec votre psychiatre qui Ă©valuera votre situation. Par contre, il vous faudra associer cela avec une psychothĂ©rapie si vous voulez diminuer le risque de rechute (Sabato, 2018). Parfois, l’anxiĂ©tĂ© est trop forte, et les mĂ©dicaments vous aideront Ă  diminuer vos symptĂ´mes pour opĂ©rer le travail thĂ©rapeutique nĂ©cessaire. Cependant, si les mĂ©dicaments sont supĂ©rieurs aux TCC dans la phase aiguĂ« de votre trouble… Les risques de rechute Ă  l’arrĂŞt du traitement sont importants alors que les rĂ©sultats des TCC se maintiennent (Tignol, 2014). Soyez donc vigilants et soyez accompagnĂ©s si vous souhaitez diminuer vos doses mĂ©dicamenteuses après une pĂ©riode. 

3 – Faire de l’autotraitement assistĂ©

Un troisième axe que vous pouvez solliciter est l’autotraitement assistĂ©, aussi nommĂ© guided self help. Cela peut ĂŞtre une TCC dĂ©livrĂ©e par internet par exemple, que vous suivez de manière accompagnĂ©e. Ce traitement se dĂ©veloppe de plus en plus, et c’est un service que nous souhaitons proposer sur le site. Une Ă©tude a ainsi pu prouver que faire de l’autotraitement seul est peu efficace… Alors que l’autotraitement guidĂ© avait une efficacitĂ© significativement supĂ©rieure aux personnes non traitĂ©es (Tignol, 2014). Aujourd’hui, la TCC guidĂ©e mais Ă  distance est ainsi une alternative aux traitements traditionnels. Cependant, parfois, elle ne conviendra pas Ă  tout le monde et renforcera les Ă©vitements de la rencontre physique. Il vous faudra donc ĂŞtre vigilant et vous engager dans votre amĂ©lioration en diminuant progressivement vos Ă©vitements. Tout est possible Ă  ceux qui vont petit Ă  petit ! Comme on voit dans la fable, la tortue bat le lièvre par sa persĂ©vĂ©rance, mĂŞme si elle va doucement… Alors ne vous tapez pas sur les doigts, vous faites de votre mieux, et c’est dĂ©jĂ  incroyable ! Pour quelle solution souhaitez-vous donc opter ? 

Conclusion

Cet article a ainsi permis de dresser un panorama des solutions efficaces auxquelles vous pouvez faire appel. Les thĂ©rapies prĂ©sentes TCC restent cependant les thĂ©rapies dont l’efficacitĂ© a Ă©tĂ© le plus prouvĂ©e pour ce type de trouble. Alors n’hĂ©sitez pas Ă  explorer cette piste et faire des recherches Ă  ce sujet. A force de vous questionner, l’oiseau fera son nid et qui sait ? Peut-ĂŞtre que vous aurez soudainement envie de sauter le pas et de contacter un thĂ©rapeute. En attendant je suis lĂ  si vous avez des questions. – AmbreCliquez ici pour recevoir mon guide offert sur l’anxiĂ©tĂ©.

Sources bibliographiques

  • Olano, M. (2023). Phobie sociale, l’épidĂ©mie ?. Sciences Humaines, 357, 17-21. https://doi.org/10.3917/sh.357.0017
  • Sabato, G. (2018). Comment guĂ©rir de sa phobie sociale ?. Cerveau & Psycho, 102, 54-59. https://doi.org/10.3917/cerpsy.102.0054 
  • Tignol, J. (2014). 16. Phobie sociale (trouble anxiĂ©tĂ© sociale). Dans : Jean-Philippe Boulenger Ă©d., Les troubles anxieux (pp. 155-178). Cachan: Lavoisier.
  • Trybou, V. (2018). Chapitre 3. La TCC classique de l’anxiĂ©tĂ© sociale. Dans : , V. Trybou, Comprendre et traiter l’anxiĂ©tĂ© sociale: Nouvelles approches en TCC (pp. 26-52). Paris: Dunod.
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Qui suis-je ?

Je suis Ambre, passionnée de santé mentale et convaincue que chaque personne a en elle le pouvoir d’entreprendre sa propre vie.

Après avoir dépassé un trouble anxieux sévère, j’ai compris que le plus important était la connaissance de soi et les petites actions quotidiennes afin de conduite de grands changements progressivement.

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