Qu’est-ce que la phobie sociale ? Que sais-tu de cette peur méconnue, qui impacte pourtant des millions de français ? Laisse-moi t’expliquer ce qu’est l’anxiété sociale, ainsi que mon parcours pour la dépasser. Crois-moi, cela n’a pas été facile, et pourtant… Si aujourd’hui je peux t’en parler, c’est bien que j’ai réussi à en sortir. Au travers de mes contenus, je me montrerais petit à petit la voie vers ta propre guérison. Alors commençons !
Qu’est-ce que la phobie sociale
Quand on parle de phobie sociale, tout de suite ça fait un peu peur… On appelle souvent la phobie sociale la peur des autres, et pour cause : elle concerne les interactions sociales. Mais qu’est-ce que la phobie sociale ? En général, on connaît plutôt les phobies spécifiques courantes, comme par exemple :
- La peur des araignées, des serpents…
- La peur des catastrophes naturelles, de la foudre, de prendre l’avion…
Mais on ne parle pas toujours de la phobie sociale, qui fait pourtant également partie des troubles anxieux. Et oui, la phobie sociale est bien une phobie ! Laisse-moi t’expliquer ce que cela veut dire, pour que tu saches si cela te concerne ou non.
C’est quoi une phobie ?
Une phobie, c’est une crainte irraisonnée, non justifiée, d’un ou plusieurs objets ou situations. Dans le cadre de la phobie sociale, l’objet de la peur est les situations sociales. Ainsi, si vous souffrez de phobie sociale, vous aurez une peur irraisonnée des situations sociales, même les plus banales. Par exemple, vous aurez peur d’aller acheter du pain à la boulangerie de peur d’être jugé-e. Objectivement, il n’y a pas de danger, pourtant subjectivement, vous aurez peur. Et oui, c’est ça l’anxiété sociale ! Mais figurez-vous que vous n’êtes pas seul-e…
Qui souffre de phobie sociale ?
Beaucoup plus de personnes que ce que l’on pourrait penser souffrent de phobie sociale ! En général, ce sont surtout les jeunes de moins de 20 ans qui souffrent de phobie sociale. Jean Tignol (2014) affirme que l’âge moyen de développement de cette phobie est entre 10 et 16 ans, souvent entre le collège et le lycée. Cela se manifeste alors par un refus d’aller à l’école. Evidemment, à ne pas confondre avec la phobie scolaire ! La question est : pourquoi n’arrives-tu pas à aller en cours ? Est-ce parce que tu as peur uniquement de l’environnement scolaire et ce qu’il représente ? Ou est-ce que parce que tu as peur des interactions sociales, et d’être jugé par les autres ? Cela t’éclairera peut-être sur la différence entre les deux.
Peu de phobiques sociaux consultent…
Souvent, les personnes souffrant d’anxiété sociale auront du mal à aller consulter… Elles auront du mal à parler de leur trouble directement, ou alors consulter pour un trouble autre (ex. dépression, alcoolisme, etc.). Quand notre peur porte sur les situations sociales et la peur d’être jugé négativement, comment faire face à une situation de consultation où on peut risquer d’être jugé ? Là est la situation complexe liée à la phobie sociale. Pourtant, c’est en consultant que tu te rendras compte que tes difficultés portent bien un nom : c’est la phobie sociale. Et face à cela, de nombreuses méthodes thérapeutiques existent pour traiter ce problème spécifiquement, et donc t’aider à aller mieux.
La phobie sociale en quelques mots
Maintenant que j’ai fait une courte introduction sur la phobie sociale, rentrons dans le vif du sujet : qu’est-ce que la phobie sociale ? Il y a 4 grands critères présents chez les personnes souffrant de phobie sociale. Cela t’aidera peut-être à te situer et à déterminer si ces situations te parlent ou non. Je te conseille par la suite de demander l’aide d’un professionnel de santé si tu souhaites être réellement accompagné-e dans le dépassement de ce trouble. Ne reste pas seul-e ! Alors juste avant que tu franchisses cette étape, je vais te donner quelques éléments. Voici les 4 grandes caractéristiques présentes dans la phobie sociale.
1 – Une anxiété importante sur les situations sociales
Si tu souffres de phobie sociale, tu souffriras d’une anxiété importante et persistante dans les situations sociales que tu rencontreras. On dit que l’anxiété est persistante, parce qu’elle doit être durable pour être considérée comme de la phobie sociale. Si elle dure depuis plus de 6 mois, cela peut être un signe. De plus, c’est une anxiété qui est très importante, et qui va devenir handicapante dans ton quotidien. Au lieu d’avoir une peur modérée dans une situation où il y a peu de danger… Tu auras une peur importante, même dans les situations paraissant banales ! Finalement, l’anxiété sociale, c’est une peur qui se dérègle, et qui devient trop importante lorsqu’elle est en lien avec les situations sociales. Est-ce que cela te parle ? Souffres-tu d’anxiété importante liée aux interactions sociales ? Cela peut te permettre de réfléchir à ce sujet.
2 – Une peur importante des situations d’observation
La phobie sociale, c’est aussi une peur importante de certaines situations sociales en particulier. Les situations les plus anxiogènes vont être par exemple les :
- Situations d’observation : être observé-e en train de manger, de boire, de travailler, ou même de ne rien faire…
- Situations d’interaction : rencontrer de nouvelles personnes, aller vers un inconnu, aller à une fête, regarder les yeux, maintenir une conversation…
- Situations de performance : parler en public, faire un exposé devant un auditoire, passer un entretien d’embauche…
Ces situations vont être particulièrement anxiogènes si tu souffres de phobie sociale. Il peut tout de même y avoir des spécificités. Peut-être que tu auras par exemple plus peur des situations d’observation qu’une autre personne, alors qu’une autre, elle, aura plus d’anxiété sur les situations de performance. Chacun ses peurs finalement !
3 – Un évitement persistant ayant des conséquences
Selon Marc Olano (2023), c’est l’évitement persistant des situations qui fait la gravité de la phobie sociale. Et oui, si tu as peur mais que tu vas tout de même dans les situations, où est le problème ? Le problème vient quand tu as tellement d’anxiété que tu n’arrives plus à aller dans les situations. A ce moment-là, tu auras beaucoup plus de difficultés dans ta vie sociale, amoureuse, ou encore ta vie professionnelle. Effectivement, dès que tu sortiras de chez toi, tu rencontreras des personnes, dont tu crainras le jugement. Comme l’anxiété est trop forte, alors tu évites… Et cela renforcera ton anxiété. Sur le long-terme et grâce au suivi thérapeutique adapté, tu apprendras progressivement à refaire face aux situations, tout en étant outillé-e. Ce sera indispensable pour aboutir à ta guérison !
4 – Une anticipation anxieuse importante
La phobie sociale, c’est aussi une façon de pensée particulière. Selon Marc Olano, il y a un certain mécanisme de pensée qui perpétue le cercle vicieux :
- L’anticipation anxieuse avant la situation : tu vas te dire “je ne vais jamais y arriver” ou toutes autres pensées qui vont te freiner
- La focalisation sur soi ou le spotlight effet : tu vas te dire “ils ont vu mes tremblements ou mes rougeurs” car tu penseras que tout le monde te regarder
- Le sentiment de honte après coup : après la situation tu rumineras et tu te diras “j’ai été ridicule” ou toute autre pensée
A partir du moment où tu repèreras les mécanismes de pensée auxquels tu fais face, tu pourras alors mieux te comprendre et trouver des solutions appropriées. On ne combat le mal qu’en le connaissant ! Je ne dis pas que tes pensées sont mauvaises évidemment… Mais elles alimentent ton anxiété, et ça ce n’est pas top. Nous verrons dans de prochains articles comment travailler sur tes croyances limitantes. Tu verras, c’est une super chose à faire ! Tu en connais déjà plus sur la phobie sociale.
Quelle est la différence avec la timidité ?
Avant de continuer sur la phobie sociale, je préfère tout de même clarifier quelques petites choses… Déjà, nous allons voir la différence entre la timidité et la phobie sociale. En effet, tu verras que ce sont deux notions différentes, qui ne veulent pas dire la même chose ! Pourtant, elles sont souvent confondues à tort, ce qui empêche les personnes d’aller chercher les bonnes solutions thérapeutiques. De plus, tu verras qu’il n’y a pas qu’une seule phobie sociale ! Laisse-moi t’expliquer.
Deux types de phobies sociales
Il existe deux types de phobies sociales, l’une plus fréquente que l’autre. Le premier type de phobie sociale est la phobie sociale non généralisée. Tu auras peur par exemple d’une situation en particulier, comme les situations de performance. Cela s’apparente plus à une phobie spécifique. Le second type de phobie sociale, qui lui est le plus fréquent, est la phobie sociale généralisée. Celle-ci va être plus sévère, et concerner toutes ou pratiquement toutes les situations sociales. Le second type de phobie sociale sera plus long à traiter, mais cela ne veut pas dire qu’il n’existe pas de traitement. Nous parlons rapidement juste après du traitement numéro 1 pour la phobie sociale, tu pourras ainsi voir qu’il est possible de s’en sortir.
La différence avec la timidité
Comme je te l’ai dit, il y a une différence entre la phobie sociale et la timidité. Ce ne sont pas les mêmes choses ! Laisse-moi te dire pourquoi. Souvent, il y a une connotation négative à la timidité. Une personne très timide sera considérée comme faible, ridicule, ou alors souffrant d’un problème mineur : “oh tu es juste timide, ça va passer”. Cependant, la phobie sociale est tout autre… Ce n’est pas un problème qui passe avec le temps. Elle nécessite des actions concrètes et répétées dans le temps pour être dépassée. C’est pourquoi il est nécessaire de différencier les deux termes. Finalement, la timidité, ce sont des manifestations d’anxiété sociale qui restent dans les limites de la normale : on dira que cela ressemble à une anxiété sociale légère ou occasionnelle selon Jean Tignol. A l’inverse, la phobie sociale, ce sont des manifestations pathologiques, c’est-à-dire qui ne sont plus dans la normale. Par exemple, la peur de situations banales, que n’auront pas forcément les timides. Finalement, imagine-toi un continuum entre timidité, allant vers une forme plus grave qui serait de la phobie sociale.
La différence avec le trac
Il y a aussi une différence notable entre le trac et la phobie sociale. Comme je te l’ai dit plus tôt, la phobie sociale peut impliquer d’avoir peur des situations de performance. Tu seras alors très peu à l’aise avec les situations où tu devras :
- Prendre la parole devant un groupe
- Affirmer une opinion contraire aux autres
- Faire un exposé ou une présentation orale
- Parler devant un auditoire
Ces situations peuvent te créer de l’anxiété, qui peut être plus ou moins importante. Cependant, il y a une différence entre le trac que tu ressens avant ces situations, et une véritable anxiété sociale. Si tu souffres de trac, tu ressentiras de la peur avant de parler en public, mais c’est peur disparaîtra progressivement. Si par contre, tu souffres de phobie sociale, c’est différent… Tu ressentiras de la peur avant et durant la situation, et la peur s’aggravera les prochaines où tu devras l’affronter à nouveau. Finalement, la phobie sociale, c’est une peur qui va venir t’handicaper et bloquer ton action. A ce moment-là ce n’est plus de trac, mais de la phobie sociale. Est-ce que c’est plus clair pour toi ?
Comment vaincre la phobie sociale ?
Nous avons beaucoup parlé des problématiques liées à la phobie sociale, mais quand est-il des solutions ? Il existe effectivement des solutions pour traiter la phobie sociale et faire en sorte qu’elle soit moins handicapante. Par contre, cela implique d’être accompagné-e, mais aussi de s’inscrire dans une action sur la durée. Aucune phobie sociale ne se vainc en une seconde ! Il faudra alors être patient-e sur le chemin de la conquête de ton anxiété. Mais crois-moi, cela en vaudra la peine. Voici deux conseils qui vont déjà t’aider.
Suivre une thérapie TCC
Le premier conseil est de suivre une thérapie TCC pour ton anxiété sociale. Mais qu’est-ce que c’est ? Les TCC, ce sont les thérapies cognitivo-comportementales. Ce sont les thérapies les plus efficaces et validées scientifiquement aujourd’hui, pour une majeure partie des troubles de santé mentale. Cela aide pour les différents troubles anxieux, la dépression, les troubles du comportement alimentaire, ou encore l’affirmation de soi. C’est une thérapie brève riche d’outils, qui te permet de devenir acteur-trice de ta santé mentale ! Mais si tu commences une TCC pour ton anxiété sociale, que se passera-t-il ? Et bien, tu apprendras comment fonctionne ton anxiété sociale, comment apaiser ton anxiété et reprogrammer tes croyances limitantes. Tu apprendras aussi à faire face aux situations qui te font peur, mais progressivement et à ton rythme pour les dompter. Petit à petit, tu seras accompagné-e par ton thérapeute, et cela sera une alliance gagnante, je peux te le garantir ! Alors n’hésite pas à faire appel à une aide extérieure.
Être conseillée sur l’usage de médicaments
Mon second conseil est de toujours de faire conseiller dans l’utilisation de solutions médicamenteuses. En effet, quand tu souffres de phobie sociale, l’un des traitements associé à la psychothérapie peut être le traitement médicamenteux. Au moment où ton anxiété est aiguë, tu peux alors être traitée pendant un temps déterminé, par exemple en prenant un anxiolytique ou antidépresseur particulier. Mais n’oublie jamais une chose : on doit être accompagné et suivi tout au long de ce processus ! Que ce soit pour commencer ce type de traitement, mais aussi pour l’arrêter. Sinon, tu risques de rechuter dans ton anxiété, et je ne souhaite pas cela pour toi. Alors réfléchis bien à cela, et surtout fais toi accompagner par un professionnel de santé compétent. La seule chose que je peux te souhaiter, c’est de t’en sortir, et sur la durée !
Conclusion
J’espère que tu en as appris plus sur la phobie sociale et sa définition. L’important est que cela te fasse réfléchir mais surtout que cela te pousse à agir pour ta santé mentale. Si jamais tu as un doute sur le fait que tu puisses souffrir de phobie sociale, cet article est ton signe : consulte un professionnel de santé. Il sera à même de t’aider et de te conseiller. Alors oui, cela ne sera peut-être pas facile au début, je le comprends très bien… Et pourtant, c’est le premier pas vers une incroyable vie où tu auras enfin les interactions sociales que tu as toujours voulues… Enfin sans peur. C’est tout ce que je te souhaite ! Ambre.